Eschatologie occidentale

 

L’eschaton du Livre de l’Apocalypse est ce qui donne sens à une histoire qui n’a plus de sens ou qui s’arrête dans des événements que l’on prend pour des achèvements. L’Esprit absolu de Hegel est un Esprit fini, sa perfection est dans sa finitude et non dans son ouverture, sa phénoménologie comme celles qui vont suivre sont révélation d’un « être-pour-la-mort », d’une fin de l’histoire qui est aussi celle la fin de l’homme. La Phénoménologie de l’Esprit dont témoigne le livre du philosophe et voyant de Patmos est la révélation d’un Vivant qui, parmi d’autres connaissances, connaît la mort, mais ne s’y arrête pas ; il n’ignore rien de son aiguillon et de sa blessure mais il se tient debout dans une lumière qui contient l’histoire sans l’enfermer dans ses vanités, ses puissances toujours menacées d’effondrement, qui la garde ouverte à ce qui demeure toujours plus vaste, toujours caché dans son évidence même : l’évidence du plein jour, le grand jour, « qui était, qui est, et qui vient. »

Jean-Yves Leloup : L’Apocalypse de Jean

Commentaires