À coups de marteau !

 

Il me semble que, chaque fois que Tolstoï entre en contact avec notre mère la mort, de nouvelles énergies créatrices naissent en lui. C’est probablement pour cela que je suis attiré surtout par le Tolstoï harassé, éperdu, terrifié, à bout de forces. Je suis plus indifférent à l’égard du Tolstoï vainqueur ou maître d’école. Quand, pour la centième fois, je relis La Mort d’Ivan Ilitch ou La Sonate à Kreutzer, j’en ai le souffle coupé. Je sens que Dieu a pris en main son terrible marteau mais je sens aussi que ce marteau est entre les mains de Dieu.

Léon Chestov : Les Grandes veilles

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