Passion froide

Dans Bérénice, le narrateur avoue : « Mes passions furent toutes de l’esprit. » Nous pouvons avancer que ce diagnostic s’applique au moins en partie à Edgar Poe. Ses désirs étaient toujours d’une nature idéalisée ou spirituelle. Dans son travail, il n’était pas intéressé par la plaisir sensuel. Dans sa vie, lorsqu’une union physique paraissait sur le point de se concrétiser, il se réfugiait dans l’alcool. Un contemporain a dit de lui : « De tous les hommes que j’ai connu, c’était le moins passionné. » Dans son art, dans sa vie, c’étaient les mourantes qui l’attiraient.

Peter Ackroyd : Edgar Poe, une vie coupée court

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