No reds in your pussy

Pris sur DoorbraakMutilation politiquement correcte par Lukas Vander Taelen, (mars 2019) traduction condensée du néerlandais par Nedotykomka. Ou comment le PTB s'indigne des « mains coupées » au Congo, mais approuve l'excision.

La tête de liste PTB de Flandre-Occidentale, Nathalie Eggermont, relativise l’excision. Peut-on tout relativiser ? A quelles valeurs fondamentales sommes-nous attachés inconditionnellement. Devons-nous partir du principe que toutes les cultures se valent et s’abstenir de tout complexe de supériorité en ce qui nous concerne ?

Tel semble être le point de vue de Mme Eggermont, médecin urgentiste, qui nous confie dans une interview qu’il lui arrive d’être confrontée avec des fillettes somaliennes qui viennent chez nous pour subir une clitoridectomie dans de bonnes conditions, au lieu de subir la même opération dans leur pays d’origine, avec une lame de rasoir.

Il est déjà remarquable que Mme Eggermont emploie le terme de « besnijdenis » qui, en néerlandais, signifie « circoncision », alors qu’il s’agit ni plus ni moins d’une mutilation sans commune mesure avec l’ablation du prépuce chez l’homme. Une telle amputation n’est jamais le résultat d’un libre choix, mais résulte de pressions sociales et d’oppression religieuse sur des mineures qui plus est.

[note : dans les sociétés africaines, ces pratiques sont imposées par les femmes, en particulier les grands-mères, et elles ne résultent pas exclusivement d'une volonté masculine.]

De telles considérations semblent étrangères à Mme Eggermont qui préfère y voir « un idéal culturel de virginité » qui ne diffère en rien des critères esthétiques de nos sociétés occidentales où des jeunes filles subissent des opérations visant à remodeler leur sexe, pour ressembler à des actrices pornographiques. « Au lieu de critiquer les Somaliennes, regardons-nous dans le miroir » ose proclamer Mme Eggermont. 

Ce miroir doit être un miroir déformant pour autoriser un tel confusionnisme. Mme Assita Kanko, qui fut elle-même victime de telles pratiques barbares, a dénoncé les propos d'Eggermont qui, de son côté, ne relève pas la critique, convaincue de ses hautes conceptions morales. Mme Eggermont brigue un mandat politique. Allons-nous, au nom d’un tel relativisme, accepter la Sharia et instaurer un régime de punition corporelle au motif, qu’après tout, notre système pénitentiaire est tout aussi cruel que de couper les mains des voleurs ? 

Ce genre de raisonnement caractérise l’extrême gauche qui trouve par exemple des excuses aux régimes les plus arriérés parce qu’ils seraient tout de même meilleurs que les pays capitalistes. Naguère encore, le PTB trouvait des excuses à Staline sous prétexte que les choses étaient soi-disant pires aux Etats-Unis. 

On aurait pu croire que le PTB défendait l’égalité des droits entre les hommes et les femmes et qu’un médecin comme Nathalie Eggermont serait assez féministe pour dénoncer les maltraitances faites aux femmes. Apparemment, les Somaliennes n’ont pas droit à une campagne Me-Too

En tout cas, les instances dirigeantes du PTB ne l’ont pas rappelée à l’ordre et un parti qui accepte les mutilations génitales au nom d’une religion quelle qu’elle soit ne représente pas seulement un danger public pour les femmes, mais aussi pour toute la population.

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