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Neûre aguèce

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« Je viens bientôt »

le mai 27, 2020

Je persisterai, quoi qu’il arrive, à m’adonner à cet instantané littéraire, comble de l’égocentrisme misérabiliste. Les fresques m’indiffèrent.

Loïc Decrauze

Vallonii podpolié

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Salamandre

Dans sa prose, destruction et conservation vont main dans la main : les poèmes brûlent pour permettre à l’homme de survivre. L’épilobe fleurira sur les décombres de la Serpentine , effaçant les traces. Chalamov déploie son propre « complexe du feu », revenant sans cesse à la destruction de ses archives — le corps de l’œuvre — qui figure la sienne, celle du corps tout court. Dans les Carnets de 1963, nous lisons : « Jeanne d’Arc. Le bûcher l’a rendue immortelle, comme Bruno, comme Avvakoum. » En 1966, l’année où il termine le recueil Épilobe , Chalamov note : « Je dois m’immoler pour qu’on me remarque. » Mais comment pourrait-il se brûler, lui, le « dompteur de feu », la salamandre, qui, lors d’un grand incendie à Vologda, avait « franchi, enfant, sans obstacle ni effroi ces rues qui m’avaient laissé passer sain et sauf pour brûler et se consumer sutôt après ? » Luba Jurgenson : Le Semeur d’yeux

« Le grotesque aux confins de la mort »

Je voudrais bien comprendre autre chose je ne comprends pas autre chose. Je ne peux pas. Tout mon délire est dans ce sens et je n'ai guère d'autres délires. Je ne me réjouis que dans le grotesque aux confins de la Mort. Tout le reste m'est vain. Louis-Ferdinand Céline, lettre à Léon Daudet

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