814

Lorsqu’on concentre sa pensée sur ces combinaisons et qu’on agit sur elles d’une certaines manière, surgissent les mots Yamut HaSatan, « le Satan mourra. » Ces termes font référence à l’émergence en l’homme « d’une force qui brise celle du Satan. » Or, cette force n’est autre que l’intellect agent, c’est-à-dire « Shaddai » dont le remplissage avec les lettres « Shin Dalet Yod » équivaut à 814, valeur numérique devenue célèbre parce qu’elle équivaut à la valeur numérique de Sabbataï Tsevi. 

En brisant le Satan, Shaddaï brise la limitation naturelle. Les forces du Satan « s’opposent à la compréhension » et se dressent tels des obstacles sur la voie de l’appréhension spirituelle. « BeDam haAdam » / dans le sang de l’homme. « Dam Behemah » / sang de bétail, le secret de « Neshima ahat » / une respiration, « Shin Dalet Yod », et il est le deuxième sceau en tant que sceau de la pensée des « deux séquences. « Et là, j’ai vu la figure du Satan », alors que j’atteignais l’endroit du nœud, « et toi aussi, peut-être la verras-tu. » Nous sommes ici en présence d’une dialectique de l’aperception : bien qu’Aboulafia perçoive l’intellect agent, il voit aussi, alors qu’il s’apprête à endommager l’enceinte et les nœuds des sceaux, l’image du Satan (« Demut Satan ») en relation de guématrie dialectique avec l’intellect agent. 

Les associations équivalent toutes à 814 : « hemit haShedim » / a fait périr les démons, beHotam Mashiah / dans le sceau du Messie, ainsi que « haDam har’a » / fait périr le sang mauvais, « memit middah ra’ah » / fait périr une mesure mauvaise, et « met mi’Yad hayequarah » / meurt de la main précieuse. Cela signifie que la main spirituelle fait périr le Satan en triomphant « par la force de trois respirations, soit une respiration dans deux ‘séquences’, ces dernières étant elles-mêmes des Satan, et en elles se trouvant le Nom particulier ‘Shem hameyuhad’ » : au même instant apparaît en l’homme un écueil imaginaire qui l’inhibe et le met en danger. 

Gershom Scholem : La cabale du Livre de l’Image