Note de lecture sur : Qu’est-ce que l’hypnose ? par François Roustang.
Télépathie, expérience de mort imminente, possession, enlèvement par des extraterrestres, apparition de fantômes… Autant de phénomènes qui s’expliqueraient par des dysfonctionnements de l’activité cérébrale – c’est ce que nous apprend, schéma à l’appui, le dernier fascicule d’une revue de vulgarisation scientifique.
Prenons l’exemple des abductions par des petits gris : l’affaire se résumerait au souvenir d’un réveil en pleine opération chirurgicale sous anesthésie générale. Cerveau désorienté, corps immobilisé, environnement haute technologie, lumière aveuglante, individus masqués… toutes les conditions sont requises pour transformer le rêve en vaisseau spatial et les médecins en extraterrestres.
L’explication paraît un peu rude… et tout aussi invraisemblable. Toutes les victimes d’abduction auraient-elles souffert un jour d’un réveil inopiné pendant une opération chirurgicale ? A la limite, mieux vaudrait encore les qualifier de mythomanes. Sauf que dans de nombreux cas, les scientifiques les plus sceptiques sont obligés de reconnaître que ces personnes ont subi un véritable traumatisme.
En réalité, le problème n’est pas tant de croire aux enlèvements par des E.T. ou aux phénomènes de télépathie, mais de réduire l’inexpliqué à la seule neurologie. Les pouvoirs du cerveau sont une chose, ceux de l’esprit en sont une autre. Loin du surnaturel et du spectaculaire, l’hypnose nous en fournit de nombreux exemples.
L’hypnothérapie parvient à guérir des brûlures du second degré, mais aussi à provoquer des hallucinations positives ou négatives : au réveil, le patient voit de l’eau devenir rouge ou reste aveugle à certaines évidences. Il peut également rêver sur commande et se souvenir de son rêve.
Dans son livre Qu’est-ce que l’hypnose ?, François Roustang décrit l’accès à certains rêves comme : « ce lieu impénétrable, propre à chacun, hérité et quelque peu modifié, cette force close sur elle-même, opératoire par le système nerveux, qui nous différencie les uns des autres. »
Lors d’une séance, Roustang raconte comment il amène son patient à revivre un rêve obsessionnel. L'hypnotisé descend un escalier, brave des obstacles, une sorcière, un chat noir… et finit par se retrouver dans un jardin au fond duquel l’attend une cabane, protégée par un champ magnétique.
Il a trouvé son lieu secret… Cette cabane n’attendait que lui. Au sortir de la veille paradoxale, le patient pose un index en travers de ses lèvres : n’en parlez à personne… Depuis ce jour, écrit Roustang, le patient se sent débarrassé de l’oppression constante qui l’avait amené à consulter. « Quand il se sent mal, il revient dans sa maison et il y retrouve sa force. »
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