« À cela je ne puis que répondre que je suis vraiment né saturnien »

 

Source : Les Racines de la conscience par Carl Gustav Jung, présentation par Michel Cazenave, publié sous la direction du Dr Roland Cahen, éditions Buchet/Chastel, collection Références

Une désignation du prêtre mérite d’être relevée : celle d’homoncule de plomb ; celui-ci n’est autre que l’esprit du plomb, c’est-à-dire l’esprit planétaire Saturne. Or, à l’époque de Zosime, Saturne était considéré comme le Dieu des Juifs, vraisemblablement à cause de la sanctification du sabbat.

Samedi, jour de Saturne, mais aussi à cause du parallèle gnostique établi avec l’archonte supérieur Jaldabaoth, serviteur du chaos, qui, en raison de sa forme léonine, est rangé avec Baal, Kronos, et Saturne. Le nom d’Al-Ibri, l’Hébreu, donné plus tard à Zosime par les Arabes ne prouve pas, il est vrai, qu’il ait été lui-même juif, mais il ressort d’une façon assurée de ses écrits qu’il possédait une certaine connaissance des traditions juives. Le parallèle Dieu des Juifs / Saturne est de la plus haute importance pour la tradition alchimique de la transformation du Dieu de l’Ancien testament en celui du Nouveau.

Saturne, en tant que planète la plus éloignée, archonte suprême, les Harraniens le nomment Primas, démiurge Jaldabaoth, possède une grande signification puisqu’il est précisément ce spiritus niger qui gît captif dans l’obscurité de la matière. Il est ce Dieu ou cette partie de Dieu qui a été englouti par sa Création. Il est le Dieu sombre qui, au cours du mystère de la transmutation alchimique, recouvre son état primitif lumineux. « Heureux l’homme qui aura trouvé cette science et à qui afflue cette prudence. » D’autres manuscrits portent l’expression « providence de Saturne. »

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