Ces grands poètes, par exemple, les Byron, Musset, Poe, Leopardi, Kleist, Gogol, tels qu’ils existent à présent, et peut-être doivent exister : des hommes de l’instant, enthousiastes, sensuels, puérils, versatiles et brusques dans la méfiance et la confiance ; dont l’âme dissimule d’ordinaire quelque fracture ; se vengeant souvent par leurs œuvres d’une souillure intérieure, cherchant souvent par leur essor à oublier face à une mémoire bien trop fidèle, égarés dans la boue, presque amoureux d’elle, jusqu’à se faire pareils à ces feux follets qui hantent les marécages et à se faire passer pour des étoiles : le peuple les nomme alors volontiers des idéalistes.
Friedrich Nietzsche : Par-delà bien et mal

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