Mamie Nova

 

Un jour, à la prison de Fresnes, un prisonnier déclama des poèmes dédiés à sa sœur, poèmes mièvres et stupides qui suscitèrent l’admiration des codétenus. Outré par la bêtise de ces poèmes, Genet déclara qu’il allait en écrire un bien meilleur. Il fut ravi lorsque les autres prisonniers accueillirent ses œuvres par des rires, des railleries et du mépris. « Des vers comme ça, j’en fais tous les matins » déclara un prisonnier. Une fois libre, Genet s’efforça tout spécialement d’achever Le Condamné à mort qui, disait-il, lui était d’autant plus cher qu’on le méprisait davantage.

Josef Winkler : Le livret du pupille Jean Genet

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