Est-ce encore
allemand ? S’échappe-t-il d’un cœur allemand, ce pia-pia accablant ?
Est-ce le fait d’un corps allemand cette mortification de soi ? Est-ce
allemand, ces simagrées de prêtre aux mains déployées ? Ce parfum d’encens
agaçant les sens ? Allemand aussi, ces coups d’arrêt, ces chutes, ces
vertiges ? Ce balancement incertain en forme de ding-dong ? Ces
regards en coin de nonnes, ce tintement d’Ave ? Toute cette surenchère
exaltée d’adoration céleste qui joue le ravissement ? Est-ce encore
allemand ?
Friedrich Nietzsche : Par-delà bien et mal
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