Un critique abruti me débinait en disant que j’écrivais
des histoires de touche-pipi. Je savais bien que je n’écrivais pas des
histoires de touche-pipi, le critique a finalement été viré de son journal, est
devenu un pauvre type qui a affamé ses enfants. Mais je n’ai pas l’impression
non plus d’avoir été méconnu…. C’est quand on ne l’espère plus que le succès
arrive, il n’est pas arrivé trop tard pour moi, il est arrivé à point nommé, et
m’a aidé dans ma maladie. Moi, je savais qu’on ne me prendrait jamais pour un
grand écrivain si je ne me prenais pas moi-même pour un grand écrivain.
Hervé Guibert : Le Protocole compassionnel
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