Source : Les Demeures philosophales 2 et le symbolisme hermétique dans ses rapports avec l’art sacré et l’ésotérisme du Grand Œuvre par Fulcanelli, troisième édition augmentée, avec trois préfaces de Eugène Canseliet, F.C.H., dessins de Julien Champagne et photographies nouvelles, éditions Pauvert, tome 2
Aucun philosophe versé dans les écrits hermétiques
n’ignore combien Saturne est élevé, à tel point qu’il doit être préféré à l’or
commun et naturel et il est appelé l’Or vrai et la Matière Sujet des
Philosophes. Nous transcrirons sur ce point le témoignage approuvé des
philosophes les plus remarquables. « Isaac le Hollandais dit dans son
Œuvre végétable : Sache, mon fils, que la pierre des philosophes doit être
faite au moyen de Saturne, et lorsqu’on l’a obtenue à l’état parfait, elle fait
la projection tant dans le corps humain, à l’extérieur comme à l’intérieur, que
dans les métaux. Sache aussi que dans tous les œuvres végétables, il n’y a pas
de plus grand secret que dans Saturne, car nous ne trouvons la putréfaction de
l’or qu’en Saturne où elle est cachée. Saturne contient dans son intérieur l’or
probe, ce dont conviennent tous les philosophes, à condition qu’on lui retire
toutes ses superfluités, c’est-à-dire les fèces, et alors il est purgé.
L’extérieur est amené à l’intérieur, l’intérieur manifesté à l’extérieur, et
c’est là sa rougeur, et c’est l’Or probe.
« Saturne, du reste, entre facilement en solution
et se coagule de même ; il se prête de bonne grâce à laisser extraire son
mercure. Il peut être sublimé aisément, à tel point qu’il devient le mercure du
soleil. Car Saturne contient en son intérieur l’or dont Mercure a besoin, et
son Mercure est aussi pur que celui de l’or. C’est pour ces raisons que je dis
que Saturne est, pour notre Œuvre, de beaucoup préférable à l’or ; car si
tu veux extraire le mercure de l’o, il te faudra plus d’un an pour tirer ce
corps du soleil, tandis que tu peux extraire le mercure de Saturne en vingt-sept
jours. Les deux métaux sont bons, mais tu peux affirmer avec plus de certitude
encore, que Saturne est la pierre que les philosophes ne veulent pas nommer et
dont le nom a, jusqu’à aujourd’hui, été caché.
Car, si l’on connaissait son nom, beaucoup auraient
trouvé, qui courent après sa recherche, et cet Art serait devenu commun et
vulgaire. Ce travail deviendrait bref et sans grande dépense. Aussi, pour
éviter ces inconvénients, les philosophes en ont caché le nom avec grand soin.
Certains l’ont enveloppé dans des paraboles merveilleuses, disant que Saturne
est le vase auquel il ne faut rien ajouter d’étranger, excepté ce qui vient
de lui ; de telle manière qu’il n’y a pas d’homme, si pauvre soit-il, qui
ne puisse vaquer à cet Œuvre, puisqu’il ne nécessite pas de grands frais, et
qu’il faut peu de travail et peu de jours pour en obtenir la Lune, et, peu
après, le Soleil. Nous trouvons donc dans Saturne tout ce qui nous est
nécessaire pour l’Œuvre. En lui est le mercure parfait ; en lui, sont
toutes les couleurs du monde qui peuvent se manifester ; en lui est la
véritable noirceur, la blancheur, la rougeur, mais aussi le poids.
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