Moi, je n’ai plus de raisons, je n’ai aucune excuse à te faire, je n’ai pas à discuter avec toi. Je connais ma vie et cela me suffit et au moment où je commence à rentrer dans ma vie, de plus en plus, tu me sapes, tu recommences mes désespoirs ; plus je te donne de raisons d’espérer, de prendre patience, de me supporter, plus tu t’acharnes à me ravager, à me faire perdre les bénéfices de mes conquêtes. Tu ne sais rien de l’esprit, tu ne sais rien de la maladie. Tu juges tout sur des apparences extérieures… tu en reviens à quelqu’une de tes misérables ratiocinations, tu recommences le déballage de tes mauvaises raisons qui s’attachent à des détails infimes de moi-même, qui me juge par le petit côté. Tu n’as jamais été dans la vérité, tu m’as toujours jugé avec la sensibilité de ce qu’il y a de plus bas dans la femme.
Antonin Artaud : Troisième lettre de Ménage
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