Baudelaire prétendait avoir « une vingtaine de
romans » dans sa tête avec lesquels il aurait voulu « écraser les
esprits, comme Byron, Balzac ou Chateaubriand. » Mais il n’en reste guère
plus que quelques listes de titres et le regret n’est pas très vif. Baudelaire
était impatient et peu habile lorsqu’il s’agissait de tisser des histoires. Il
n’était pas porté sur le roman. Il ne pouvait parler que de « situation
éternelles » qui ignorent tout « dénouement. » Seul
l’irrémédiable était sa Muse… Il était l’homme de l’effondrement dans le temps
et dans l’espace ; de la vision instantanée qui découvre de multiples
coulisses et qui s’y perd.
Roberto Calasso : La Folie Baudelaire
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