Pour Musil, le sens réside dans l’acte unique,
marginal, asocial, dans l’écart par rapport à la norme. Cette radicalité le
pousse jusqu’à l’apologie du crime, de l’adultère, de l’inceste, etc., avant
qu’une certaine forme d’universalité ne finisse cependant par se manifester à
nouveau. Tout se passe comme si Musil ne pouvait renoncer complètement à
justifier les actes de ses personnages (actes souvent fantasmés par l’auteur
lui-même, comme en attestent bon nombre de notations en marge du roman) pour
les laisser flotter librement hors de toute causalité et de toute motivation.
Stéphane Gödicke : Désordres et transgressions chez Musil
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