Ma vie intérieure devint vite une fête macabre, pleine
d’horreurs qui engendraient en moi des espoirs toujours déçus. Au-dehors, mon
existence, en comparaison, se déroulait de façon assez monotone. Plus le temps
passait, et plus j’inclinais à mener la vie d’un reclus sans grandes ressources :
une existence faite de philosophie au centre d’un univers de livres et de
chimères. Mais il faut bien qu’un homme vive de quelque chose. Étant donné ma
constitution et ma tournure d’esprit, j’étais, par nature, incapable de fournir
le moindre travail manuel et je demeurais tout d’abord indécis quant au choix
de la vocation qui me conviendrait. La crise économique me compliquait les
choses à un point presque intolérable et, pendant quelque temps, je fus près de
connaître un désastre financier total. C’est alors que je décidai d’écrire.
Robert Bloch : La Chose venue des étoiles
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