« Voilà ce que c’est de lire toute cette saloperie de science-fiction »


Titre : Dr Adder par K.W. Jeter. Extrait : Dommages irréversibles, comment le phénomène transgenre séduit les adolescentes, par Abigail Shirer, préface de Jean-François Braunstein, éditions du Cherche-Midi

L’idée qui apparaît avec la théorie du genre est cette idée très étonnante selon laquelle il serait possible de séparer radicalement la conscience du corps et que seule la conscience compte vraiment et pas le sexe biologique. Nous ne sommes plus alors que de simples consciences, indépendantes de la réalité de nos corps. La théorie du genre ressemble alors tout à fait à la gnose, cette célèbre hérésie chrétienne du deuxième siècle, qui considérait que le corps, c’est le mal, et qu’il faut nous en libérer.

Il y a derrière tout cela un vrai dégoût de nos contemporains pour le corps, que Michel Foucault avait bien exprimé : « Et c’est dans cette vilaine coquille de ma tête, dans cette cage que je n’aime pas qu’il va falloir me montrer, me promener ; à travers cette grille qu’il me faudra parler, regarder, être regardé ; sous cette peau croupir. Mon corps, c’est le lieu sans retour auquel je suis condamné. » Pourtant, Foucault n’en restait pas à ce mépris du corps. Il parle aussi, dans la Naissance de la clinique, de l’existence factuelle, massive de cette « pierre noire » du corps.

Ce corps qui nous fait prendre conscience de notre finitude, mais aussi des capacités de la surmonter en partie grâce à la médecine. Aujourd’hui, les militants du genre veulent croire qu’il est possible de se débarrasser du corps et de le remplacer par la conscience. On retrouve le même dégoût du corps chez les transhumanistes contemporains qui méprisent cette « viande » que serait notre corps périssable : seule compte pour eux la conscience, qu’il conviendrait selon Marvin Minsky ou Hans Moravec, de télécharger sur des puces de silicium afin de lui assurer l’immortalité.

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