Ce n’est qu’après
sa mort, éventuellement, que l’écrivain de l’abjection échappera à son lot de
déchet, de rebut ou d’abject. Alors, soit il tombera dans l’oubli, soit il
accédera au rang d’idéal incommensurable. La mort donc serait la conservatrice
en chef de notre musée imaginaire ; elle nous protégerait en dernière
instance de cette abjection que la littérature contemporaine se fait fort de
dépenser en la disant. Une protection qui règle son compte à l’abjection, mais
peut-être aussi à l’enjeu gênant, incandescent, du fait littéraire qui, promu
au rang de sacré, se trouve tronqué de sa spécificité. La mort fait ainsi le
ménage dans notre univers contemporain. En (nous) purifiant de la littérature,
elle constitue notre religion sans dieu.
Commentaires
Enregistrer un commentaire