Le Bien a vraiment tout envahi ; un Bien un peu
spécial, évidemment, ce qui complique encore les choses. Une Vertu de
mascarade ; ou plutôt, plus justement, ce qui reste de la Vertu quand la
virulence du Vice a cessé de l’asticoter. Ce Bien réchauffé, ce Bien en revival
que j’évoque est un peu à l’ « Être infiniment bon » de la
théologie ce qu’un quartier réhabilité est à un quartier d’autrefois, construit
lentement, rassemblé patiemment, au gré des siècles et des hasards ; ou
une cochonnerie d’« espace arboré » à de bons vieux arbres normaux,
poussés n’importe comment, sans rien demander à personne ; ou encore, si
on préfère, une liste de best-sellers de maintenant à l’histoire de la
littérature.
Philippe Muray : L’Empire du bien
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